Evolution d'un second de rayon chez Auchan

29-11-2009 à 13:48:32
Bonjour à tous,

Je vous fait part de mon expérience personnelle en tant que second sur un magasin Auchan de taille moyenne et de la manière dont cela prend fin. Je suis d'ailleurs à l'écoute de conseils sur le déroulement futur de cette situation.

Le commencement :

A l'origine vendeur informatique sur mon magasin, j'ai eu la chance de voir apparaitre le marché de la téléphonie mobile il y a un peu plus d'une dizaine d'année.
Dans mon magasin, la mise en place commerciale s'est passée à peu prés comme cela : réunion de rayon avec le CDR qui nous dit dans ces termes exacts : "On reçoit les nouveaux téléphones cette semaine, on manque de place et de temps. De toute manière c'est un marché temporaire qui n'ira pas loin. Qui veut s'en occuper ? parce que moi j'ai autre chose à faire"

Au courant de l'évolution des technologies et du potentiel de ce nouveau marché je saute sur l'occasion de participer à cette "aventure" et me voilà un des premiers vendeurs téléphonie.

L'aventure

Pendant les années qui ont suivies le sous-rayon à pris une importance considérable, en terme de marge, de personnel, d'animation, de flux, bref de commerce tout court.
Sur mon magasin, la téléphonie n'a jamais été détachée comme rayon à part entière, le chef de rayon partageant ses "responsabilités" entre ce sous rayon et soit l'informatique, soit l'image/son selon les périodes.
La complexité du système de rémunération des lignes de la part des opérateurs et l'évolution du marché quasiment au jour le jour amenaient systématiquement les nouveaux CDRs (à peu prés une dizaine en 10 ans) à tenir ce discours. Au bout d'un mois de présence : "Bon, ça tourne, je me consacre à l'autre rayon, je te laisse te débrouiller avec la téléphonie"

Il y a 4 ans à peu prés, un peu lassé de la non reconnaissance de mon travail au dessus de mon CDR (évidemment, en réunion de direction, ce sont toujours mes CDRs qui prenaient la reconnaissance de mon travail) je pose un ultimatum : Je passe au moins second de rayon 4B ou je reprend le travail pour lequel je suis payé, à savoir vendeur.
Là, je reconnais que ma grande gueule et les quelques courriers reçus pour défaut de pointage n'ont pas aidés :)
Mais, entre me promouvoir second ou voir le rayon s'effondrer parce que personne n'y comprenait rien, le choix fut vite fait et je passe alors second de rayon 4B.

Sur les années suivantes, le rayon rencontre de francs succès. Souvent premier national et finalement rayon pilote en ADSL. Rayon référent en terme de procédure qui accueille les nouveaux chef de rayon de la région afin de leur montrer les bonnes pratiques, des classement très corrects lors du lancement des nouveaux forfaits A-Mobiles...
Les chefs de rayon n'interviennent plus du tout sur le rayon téléphonie, je me rends à leur place aux synergies nationales, prends tous les engagements (fin d'années, soldes, .. etc...), fait les horaires des équipes, reçoit les commerciaux...
En gros, à moi le rayon et le travail, à eux la paye et les félicitations en réunion hebdomadaires. Loin d'être frustré par la situation, je m'en contente puisque cela me détache de toute pression hiérarchique et me permet de faire mes 36H45 si j'en ai envie.
Pas vraiment normal, mais chacun y trouve son intérêt donc je ne demande même pas de statut agent de maîtrise qui ne m'intéresse pas.

Vers la sortie

L'année précédente fut une année clé et riche en rebondissements.
Une de mes vendeuses (bonne vendeuse d'ailleurs et avec qui je m'entends toujours très bien), rend de temps en temps des petits services au directeur du magasin en dehors du travail depuis 1 à 2 ans.
A l'occasion de la création du statut RMV (consécutif chez nous à un nouveaux changement de chef de rayon et chef de secteur), on m'explique un jour, que le travail va changer, qu'il serait bien que j'envisage de progresser et surtout que ce serait bien que cette vendeuse puisse avoir elle aussi sa chance d'évoluer.
Bon, c'est clair que la ficelle est énorme mais le nouveau chef de rayon semble vouloir enfin s'intéresser à la téléphonie, le nouveau chef de secteur voit d'un mauvais œil un second de rayon totalement indépendant (il me fait lui même remarquer que même s'il n'a rien à me reprocher, il est anormal qu'un chef de rayon n'ai pas de prise sur un de ses rayons) et moi même je commence à avoir envie de voir autre chose. J'accepte donc de passer sur le rayon informatique en plus de la téléphonie.
Presque immédiatement le nouveau chef de rayon me signifie que je dois laisser la vendeuse, récemment inscrite à l'école de la réussite, prendre son envol et que je ne dois plus du tout intervenir sur la téléphonie. Mon nouveau rôle consiste donc en gros à remplir les rayons, à ranger la réserve et à prendre la place de bouc émissaire que le précèdent second de rayon informatique à laissé vacante (Il était délégué syndical, je vous laisse imaginer ce qu'il vivait au jour le jour).

Il y a 6 mois un évènement vient bousculer tout cela :
Départ du chef de rayon et nomination d'un nouveau chef de rayon stagiaire encore à l'école qui doit finir ses études avant de pouvoir être nommé.
Bien entendu cela entraine deux conséquences. Il est payé par la région et sa présence en magasin est assez rare. Ce qui est finalement assez pratique puisque sur un magasin de cette taille la présence d'un chef de rayon et d'un second sur ce rayon me parait totalement superflue au vue des taches à effectuer et de l'évolution des responsabilités (engagements et choix stratégiques fait en région depuis l'arrivée de RMV).
Donc, à part quelques heurts ou joutes verbales avec mon chef de secteur, les jours s'écoulent et je peux me consacrer au fond de mon métier (réimplantations de sous rayons, mises en avant, promotions, etc...)

La fin ?

Mon chef de rayon, réussit ses examens (externes et internes) et peut enfin se consacrer à 100% à son rayon. Il est nommé et passe donc à la charge du secteur.

IL ne se passe pas 1 mois avant que je ne soit convoqué par mon chef de secteur pour un entretien GDI intermédiaire non prévu.
Cet entretien est un moment d'anthologie.
Mon savoir faire est reconnu et rien n'est à me reprocher sur mes connaissances, mon savoir faire ou mes capacités.
Mais ma motivation pose problème (Ce que je reconnais. J'ai tendance à m'ennuyer ferme sur cette affectation qui ne m'offre aucun challenge et peut être à le faire un peu trop sentir à ma hiérarchie).
Il m'explique aussi que les taches du second ont changées depuis RMV et que son rôle est à présent d'être collé aux vendeurs sept heures par jour pour les motiver et les aider à faire leurs ventes (comme un premier vendeur, selon ses termes). En bref à les traquer pour qu'il arrêtent de glander toute la journée (je pense que cette interprétation résume assez bien l'ensemble de la discussion).
Il me signale au passage que je dois me comporter comme un cadre (ce que je ne suis pas, je le rappelle) et non comme un délégué syndical.

Ré interprétation donc de tous les items de la GDI qui devient donc lamentable (Toutes mes GDIs jusqu'à présent était très bonnes)

Il me propose donc deux possibilités ; Soit je me dirige vers un autre secteur du magasin (sachant que mes coefficients et salaires ne pourront sans doute pas être maintenus) soit je quitte l'enseigne.
Bien entendu, il ne veut pas me presser et me laisse un délai de réflexion d'un mois : après les fêtes de fin d'année, l'inventaire et la mise en place des soldes.
Bien entendu il m'explique aussi qu'un arrangement à l'amiable pour quitter son secteur est préférable puisqu'il n'a pas envie de faire intervenir le directeur qui serais moins compréhensif ou de me traquer pour obtenir un licenciement qu'il ne désire pas.
En bref d'ouvrir la voie du harcellement ?
Édifiant non ?



Bon, ma consolation c'est l'effondrement récent du rayon téléphonie en terme de nombre de lignes mais aussi de classement national, quand même

--Message édité par le 30-11-09 à 10:05:55--